La recherche récente sur la dynamique de la pauvreté insiste sur les fluctuations temporelles et la démocratisation de la pauvreté, conduisant à des trajectoires largement individualisées et oscillantes. Cependant, des critiques méthodologiques suggèrent que ces fluctuations sont surestimées. Pour y remédier et dégager des trajectoires-types de pauvreté, des modèles de croissance à classes latentes ont été utilisés. Quatre trajectoires-types, étroitement liées aux inégalités sociales, aux événements ou situations de vie et à la biographie, ont été mises à jour : une trajectoire dominante sans privation et trois trajectoires d’augmentation, de diminution et de persistance de la privation. Ces trajectoires véhiculent et reproduisent les inégalités sociales et la dynamique de la pauvreté semble s’inscrire dans la macrostructure des inégalités. Dès lors, l’individualisation des trajectoires de pauvreté doit être questionnée.
Mots-clés : Pauvreté, trajectoires, inégalités sociales, modélisation, Suisse
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