Langue comme statut en Suisse plurilingue [E]

Karen Robson et Gillian Anderson

La vague du panel suisse de ménages de 1999 est analysée pour examiner l’impact de la première langue sur le capital humain social et culturel. La langue maternelle comme caractéristique du statut peut affecter l’accès au et l’accumulation du capital humain, social, et culturel. On peut supposer qu’en Suisse, une société officiellement multilingue, l’effet de la langue comme mécanisme de stratification devrait être faible, et que la reconnaissance des langues officielles parviendrait à réduire l’exclusion sociale. L’évidence est trouvée de l’investissement différentiel dans la capitale sociale et culturelle par le groupe de langue. Les effets pour l’ensemble de la Suisse et par région linguistique suggèrent que la première langue, indépendamment des investissements en capital social et culturel, a un impact direct sur le capital humain. Cependant, cet effet est absent dans les régions plus hétérogènes ou « mélangées », ce qui impliquerait que l’hétérogénéité réduit les barrières de statut pour l’acquisition de capital humain.

Revue suisse de sociologie, 31 (1), 2005, 55-78

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