La liberté des valeurs chez Weber et les engagements de sociologues [A]

Daiva Döring et Clemens Sedmak

Cet article questionne une certaine opinion sur le principe de la liberté des valeurs affirmé par Weber. Il relève les quatre principes méthodologies établis soit explicitement soit implicitement par Weber, par rapport à la liberté des valeurs dans les sciences sociales empiriques. Weber a en effet non seulement donné une base méthodologique à la sociologie. Il voulait aussi, de par cet engagement, protéger la science des dangers de l’idéologisation et de l’abus politique. Les auteurs arguent du fait que la recherche scientifique actuelle a besoin de valeurs morales universelles, en plus des valeurs internes à la science, si elle veut parer aux manipulations possibles des résultats des recherches par les idéologies (politiques, religieuses etc.). La déclaration d’un bien-être humain universel en tant qu’objectif suprême de la science pourrait répondre à ce besoin. Les codes d’éthique des sociologues témoignent d’un consensus sur les devoirs principaux des sociologues. Le code d’éthique ASA montre qu’un consensus peut être atteint entre sociologues concernant les valeurs morales universelles considérées comme les objectifs prioritaires de leur activité scientifique.

Revue suisse de sociologie, 31 (3), 2005, 461-485

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