Pourquoi la qualité de vie des habitantes des homes est importante et comment on peut la mesurer [A]
Hans-Ulrich Kneubühler et Josef Estermann
Les établissements médico-sociaux présentent certains aspects d’institutions totales, auxquels les résidentes et résidents doivent s’adapter en apprenant à perdre de leur autonomie. Cela s’exprime par un amoindrissement de leurs atttentes personnelles. C’est la raison pour laquelle les mesures de la qualité de la vie dans les établissements médico-sociaux, qui se servent d’instruments courants pour mesurer la qualité des soins et la satisfaction du client ne sont généralement ni fiables ni valables puisque les résidents sont traités comme des clients ou des patients. Dans ces cas, une résignation associée à un contentement, qui exprime un apprentissage fructueux de la perte d’autonomie, est considérée – par erreur – comme étant positivement corrélée à la qualité de vie. De surcroît, les personnes âgées présentant des troubles cognitifs sont exclues de ces enquêtes.
Nous avons élaboré un instrument de sondage pour mesurer la qualité de la vie subjective des résidents dans des établissements médico-sociaux (SLQA), comportant cinq facteurs: l’empathie, l’autonomie, l’intimité, la sécurité et l’acceptance. Nous avons testé cet instrument de sondage dans seize départements d’un total de dix établissements médico-sociaux (780 résidents).
Les résultats montrent que cet instrument peut être également utilisé avec des personnes présentant des troubles cognitifs. Il s’est avéré possible de saisir des données valables pour le calcul du SLQA pour plus de deux tiers des personnes interviewées présentant des troubles cognitifs, données qui permettent de tirer des conclusions fiables quant à leur bien-être, à la qualité des soins et à l’ambiance. Des variables externes telles que le sexe, l’âge, le degré de démence et le temps déjà passé dans l’institution expliquent moins de 5% de la variance du SLQA, indiquant un mesurage indépendant. Le degré de la dépendance des résidents est corrélé de manière négative à la qualité de leur vie (Pearson’s r2 = 0.13, p < 0.001). Les différences entre les établissements médico-sociaux expliquent au minimum 20% de la variance du SLQA (p < 0.001, PRE = 0.28 en contrôlant la dépendance), ce qui démontre que la qualité de vie dépend de la qualité des soins et de l’ambiance.
Revue suisse de sociologie, 34 (1), 2008, 187-210
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