Une enquête empirique sur la répartition sociale du bruit de la circulation dans les villes de Bâle et de Berne [A]

Reto Meyer

A ce jour, les disparités en matière d’environnement ont été largement ignorées par la longue tradition de recherche sociologique sur les inégalités. Dans les régions germanophones, des études à ce sujet ont été réalisées principalement en médecine sociale à propos des différences de santé entre couches sociales. Les tentatives d’expliquer les inégalités liées à l’environnement en testant plusieurs indicateurs de stratification sont pratiquement inexistantes. Souvent basée sur la perception subjective, la mesure des nuisances environnementales représente par ailleurs un problème méthodologique. Dans la présente contribution, les données d’enquêtes auprès des populations des villes de Bâle et de Berne ont été couplées avec des données objectives tirées des cadastres des nuisances sonores par rue. Le revenu, la formation et la nationalité ont ensuite été testés dans des modèles multivariés comme déterminants des nuisances sonores individuelles. On peut dire que l’hypothèse selon laquelle les couches sociales inférieures sont davantage exposées aux nuisances sonores se confirme, bien que les inégalités soient étonnamment peu marquées.

Revue suisse de sociologie, 37 (1), 2011, 99-126

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